Libreville - 07
Mercredi 26 février 1997
Mont Bouët. Le plus grand marché du monde.
Un dédale de rues, d'allées, de passages entrelacés, débouchant sur des places bouillonnantes de vie, passant par des souterrains sombres où des centaines de box d'un mètre carré feraient rougir le mythe de la caverne d'Ali Baba. On y trouve de tout, tout le monde, et partout. La chaleur suffocante du marché couvert vous prend à la gorge surtout dans le quartier des viandes étalées ça et là sur des comptoirs sales rappelant plus l'odeur du "boucané" que de la viande fraîche. Le labyrinthe vous semble interminable. La foule dense danse autour de vous comme une farandole et vous vous retrouvez emportés trois allées plus loin sans savoir comment, abasourdis par le brouhaha et les odeurs, par les couleurs et la chaleur. Vos vêtements trempés de sueur, se plaquent sur votre corps bouillant et assoiffé de fraîcheur. Mais vous êtes ailleurs, enivré des essences de ce peuple tourné vers la civilisation moderne mais sans vraiment la regarder.
Je vois une grande corbeille en bois débordante de fruits de toutes tailles. Quelques mangues, un soupçon de papayes, des citrons verts, un zeste de bananes, une pincée d'oranges, et au beau milieu une énorme pastèque. Et le tout est posé au centre d'une table recouverte d'une nappe brodée aux armes de l'amour (bis), (ter), (encore).