Corse - 02
19 Août 1998
C'est vrai que la vie ne vaut d'être vécue sans amour... Et de l'amour j'en ai eu cette année passée. Du moins je le croyais, au début, je le croyais sincèrement. Et à chaque fois. Car cet amour je le cherche, je l'idolâtre, je le cajole, il trône sur un piédestal au-delà des montagnes les plus hautes, bravant les vents les plus forts, arborant les armures les plus solides et les armes les plus terribles afin de combattre le monde susceptible de nous engloutir. Nous serions parés. Nous serions unis, sans angoisse ni peur, n'écoutant que nos cœurs, nos voix et nos âmes. L'Eden. Je me ressourcerais dans le plus profond de tes yeux. Nous nous abandonnerions dans les paroles (mots) de l'autre. Le mal n'existerait plus quand nos regards se croisent... Mais je me réveille, trempé de sueur, les yeux grands ouverts à crever le plafond. La croix formée par mes bras montre à quel point mon envie de partager et d'accueillir la vie est forte, et donner et recevoir, et donner et recevoir, et parler et connaître et découvrir, redécouvrir. J'apprends, tu vis, nous aimons. Où es-tu ? Qui suis-je ? Je suis où ? Qui es-tu ? Le temps défile comme un train et j'espère arriver un jour à cette gare où tu seras peut-être...